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Le combat de Bazougers 1796

Combat de Bazougers

26 mars 1796

 

Le général Tercier organise un rassemblement le jour de Pâques, le samedi 26 mars 1796 au château du Coudray sur la paroisse de Saint-Denis-du-Maine. Le curé de Savignac dit une messe en plein air devant toute la division rangée en carré dans un champ, au milieu duquel on a dressé un autel avec ornements et calice. 1800 chouans des environs sont présents. Des sentinelles et des vedettes sont placées sur les hauteurs et veillent à la sureté du camp improvisé. Le prêtre est arrivé aux dernières oraisons lorsque qu’un officier vint avertir Tercier que les bleus, au nombre de 2 à 3000 hommes,  sont à deux ou trois champs de leur position. Le curé Savignac parvint à s’enfuir avec l’aide de deux chouans.

 

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Château du Coudray

 

La troupe républicaine remontait en direction du nord vers Bazougers. Connaissant leurs habitudes, Tercier se doutait qu’ils s’arrêteraient dans cette commune pour se restaurer. Il laissa l’ennemi dépasser sa division tapie dans les hautes herbes. Puis il fit deux colonnes, l’une partit au pas de course vers la droite du bourg et l’autre vers à gauche, sans être aperçus. Tercier garda avec lui 400 chouans et contourna les républicains pour leur barrer la route de Bazougers.  A environ 1km du bourg, les chouans attaquèrent d’abord le flanc droit. A leur habitude les républicains se portèrent vers le feu mais à ce moment-là la colonne de gauche attaqua à son tour. Tout en ripostant les bleus effectuent une marche rétrograde et tentent de gagner Bazougers. A cet instant Tercier se dévoile et barre l’accès du village. Pris en tirs croisés, l’ennemi s’affole et s’enfuit droit devant lui, fusillé dans sa course de repli. Partant plein est, ils tentent de gagner la Bazouge distante de 6km. Ils se barricadent dans un vieux château.

Alors que les chouans poursuivent l’ennemi, le général Tercier est avisé que le « grand allemand » (Daniel Œhlert) approche avec une colonne venant de Meslay 8 km au sud de La Bazouge, et menaçant le flanc droit des chouans. Après avoir reconnu les lieux et l’ennemi en approche, Tercier ordonne la poursuite des bleus en fuite depuis l’engagement de Bazougers et dit à son major, Le Chandelier de Préville, de marcher franchement sur l’ennemi avec 600 hommes. Se précipitant avec fougue et bravoure sur la colonne bleue, il force Œhlert à retourner à Meslay avec de nombreuses pertes.

Le général Tercier a gagné deux combats en une même matinée, et n’a eu que 5 à 6 hommes blessés. Les bleus laissèrent 7 à 800 hommes sur le terrain, et plus de 1000 fusils que les chouans ramassèrent. Tercier n’a pas voulu perdre d’hommes en tentant de réduire le château où s’étaient réfugiés les républicains. En outre il était satisfait d’avoir tué le chef de la colonne ennemi sur lequel il trouva la lettre de mission de Chabot ordonnant de tuer tous les chouans rencontrés. Il fit mouvement sur la zone de Gaullier.

 

(Source : Mémoires du général Tercier par Chappot de La Chanonie, édition 1891 page 233)