Le combat de Bais 1799

Le combat de Bais

19 septembre 1799

 

La commune est prise le 19 septembre 1799, après avoir été assiégée par les chouans de Jean-Marie Mérille dit Beauregard. Il prend position dans le bois de Mirebeau qui couvre la colline dominant le bourg, en face de la butte des Batailles.

Le rapport du commandant de la garde nationale de Bais, Boudier-Fontaine dit que les chouans étaient mille à douze-cents et les gardes nationaux soixante seulement. En réalité, les chouans n’étaient pas plus de 400. Il n'y avait pas de troupe de ligne dans le bourg et les gardes nationaux étaient seuls. Les chouans avaient fait une première sommation aux habitants, afin qu’ils leur remettent leurs armes, mais ils avaient refusé, par la voix de Lair de Lamotte, commissaire, notoirement franc-maçon : 

« Les habitants de Bais ont juré de se défendre. Ils ne veulent ni vous faire de mal, ni en avoir. Laissez-les tranquilles, où vous serez la cause de la mort des personnes qui veulent le bien de leur parti. Je vous le demande encore, laissez-nous en paix »

Une fusillade assez vive s'engagea alors entre les chouans et les habitants attachés à la république, retranchés dans quelques maisons. Mérille fit mettre le feu en plusieurs endroits. Une dizaine de maisons furent brûlées. Les défenseurs s'étant retirés dans l'église, Jean Mérille leur envoie une seconde sommation :

« Rendez vos armes : que quatre de vos principaux viennent assurer que vous êtes de bonne foi, et, de suite, j'irai, si vous arrêtez, aider à éteindre le feu que j'ai fait allumer, non sans un bien vif chagrin. Venez promptement, ou nous allons vous livrer un dernier assaut et vous n'échapperez pas. Vous savez que nous sommes humains. Venez, sur ma parole d'honneur, Venez. »

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Eglise Notre-Dame de l’Assomption à Bais

 

À cette sommation était jointe la copie d'un certificat des habitants de Rouessé, attestant que les troupes royalistes qui étaient entrées dans le bourg le 3 septembre 1799, s'y étaient conduites avec correction. Les femmes du village, éplorées insistaient pour qu'on ne prolongeât pas la défense, et une capitulation fut convenue. Le commandant de la garde nationale, Boudier-Fontaine envoya dire aux chouans qu'ils n'avaient pas à bloquer le bourg et rassembler leurs troupes, car les habitants allaient déposer leurs armes.

Les chouans reçurent cet avis avec satisfaction. À l'instant, profitant du desserrement du dispositif, Boudier-Fontaine se sauva à quatre-pattes, avec trois autres citoyens, emportant leurs armes et munitions et se sauvèrent par l’arrière jusque dans un bois où ils se cachèrent jusqu'au soir. Toutes les armes furent données aux chouans. Il n’y eu ni pillage, ni contributions. Les chouans ont eu peu de pertes.

 

(Sources : Abbé Ferdinand Gaugain. Histoire de la révolution dans la Mayenne 1918, Vol. 4. Pierre Renouard. Essais historiques et littéraires sur la ci-devant province du Maine 1811, tome 2, p. 297.)

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