La bataille de Laval 1793

La bataille de Laval

22 octobre 1793

 

Après avoir traversé la Loire, les Vendéens avaient occupé Varades où leurs officiers s'étaient réunis en conseil le 19 octobre 1793. Le général en chef Maurice Gigost d'Elbée était blessé et absent, il fallait lui trouver un remplaçant, les officiers proposèrent alors le grade de généralissime à Louis de Salgues, marquis de Lescure, mais ce dernier dut décliner l'offre avançant que sa blessure étaient trop sérieuse, à la place Lescure proposa de nommer Henri de La Rochejaquelein. Celui-ci, après un moment d'hésitation finit par accepter, et il devint ainsi, à 21 ans, le général en chef des Vendéens.

Cependant, le conseil devait également décider de la marche à suivre. L'objectif était de soulever les habitants de la Bretagne et du Comté de Laval, majoritairement favorables aux royalistes. Afin de garder le contact avec Charette, Lescure proposa de marcher sur Nantes dont la garnison était fort réduite. Cependant Talmont, qui possédait de nombreuses terres dans le Comté de Laval, proposa de prendre d'abord Laval où il affirmait que l'influence qu'il avait dans cette province y provoquerait le soulèvement de plusieurs dizaines de milliers d'hommes. La Rochejaquelein accepta ce projet.

 

Talmont 2

Prince de Talmont

 Pierre-Narcisse Guérin 1826

 

Le 20 octobre l'armée se mit en marche pour Laval. Sur son passage elle culbuta facilement les faibles garnisons d'Ingrandes et Candé le jour même, puis celles de Segré et Château-Gontier le 21.

Le 22 octobre les Vendéens étaient devant Laval, défendue cette fois par 6 000 hommes. Le conventionnel François Joachim Esnue-Lavallée charge 15 000 volontaires de leur en interdire l'entrée. Cependant les Républicains n'offrirent pas une défense très importante, dès le premier assaut vendéen, le général Letourneur ordonna la retraite, qui se transforma en déroute, les troupes se dispersèrent dans les campagnes.

Toutes ces victoires obtenues facilement regonflèrent le moral des Vendéens auxquels la population de Laval avait offert un bon accueil et se chargea de leur fournir des vivres et du ravitaillement. Les généraux vendéens décidèrent de rester quelques jours à Laval afin d'attendre des renforts et de faire reposer les troupes, exténuées par les longues marches des jours précédents. Après l'entrée des Vendéens à Laval, Mme de Monfrand réussit à sauver un grand nombre de républicains que les soldats catholiques, irrités des massacres de Candé, voulaient mettre à mort. Dès que les Vendéens eurent quitté la ville, elle fut jetée dans un cachot et condamnée à mort.

Quatre jours plus tard aura lieu la bataille d’Entrammes, à 11 kilomètres de Laval.

 

 

(Sources : La Guerre de Vendée, éditions Economica, Yves Gras 1994 – Histoire de Laval 1818-1855, Godbert, Etienne Couanier de Launay 1856)

 

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